– L’avez-vous remarqué ?
– Beh quoi ?
– Ben ça ! La levé de force des pseudo-sciences en dépit de notre époque où nous vivons dans un monde de sciences et où, presque tout peut être expliqué de manière logique et exacte.
Car oui, malgré notre connaissance de plus en plus grande du monde qui nous entoure et des différentes forces qui le régit (Maths et Physiques), de la compréhension de la matière (Chimie) et de la complexité des réactions chimiques chez le vivant (Biochimie), sans parler bien évidemment de médecine, voilà qui en jette pas mal sur l’ensemble des connaissances que nous avons acquis au cours des siècles mais surtout au cours des 2 derniers siècles !
Nos sciences ne sont pas le fruit du hasard et du divinatoire, elles se basent sur des théories qui, tant qu’elles sont exactes sont conservées et surtout se reflètent dans l’ensemble des disciplines citées au-dessus, basées sur des démarches et un esprit critique des résultats.
Préambule :
La Terre fait partie du système solaire qui compte huit planètes.
Chacune d’entre elles effectue une révolution (un trajet) autour du Soleil sur une orbite elliptique (ovale).
L’orbite de la Terre définit un plan appelé écliptique (c’est aussi la trajectoire apparente du Soleil dans le ciel, en un an, vue de la Terre).
Les trajectoires des autres planètes sont proches de ce plan écliptique et forment parfois un angle par rapport cette écliptique.
Le zodiaque est alors défini comme une bande imaginaire contenant l’ensemble des trajectoires des planètes du système solaire.
Sa largeur angulaire est de 8,5° de part et d’autre de l’écliptique (soit une bande de 17° d’épaisseur).
Les constellations du zodiaque appartiennent à cette toile de fond :
le Soleil, dans sa course annuelle (apparente), les traverse les unes après les autres.
Les erreurs astronomiques de l’astrologie :
Le zodiaque est découpée en 12 parts égales correspondants aux constellations « traversées » par le soleil.
Or le temps « passé » par le soleil dans les constellations n’est pas égal (Vierge: 42 jours, Scorpion: 7 jours).
Le zodiaque n’est pas constitué de 12 mais de 13 constellations (le serpentaire).
Révélation : vous n’êtes pas du signe astrologique que vous croyiez être.
Le cas Teissier… :
« Oui mais Elisabeth Teissier a bien soutenu une thèse » (argument d’autorité)
En effet, une thèse de… sociologie !
Voir la critique d’Henri Broch sur le site du laboratoire de Zététique : http://www.unice.fr/zetetique/articles/HB_These_Teissier.html
Recueil de prédictions pour les années 1994, 1995 et 1996 (1096 jours)
169 jours-séismes prévus par Teissier
– 33 réussites de Teissier
– 196 jours où des séismes ont eu lieu
Maintenant, un peu de maths : Quelle est la probabilité P pour que, par pur hasard, 33 des
169 jours-prévus-séismes par E.Teissier « tombent » dans de réels jours à séismes, sachant que, sur 1096 jours, il y en a 196 ?
Réponse : 7,1%.
7,1% n’est pas une forte probabilité, alors, exploit ?
Vérifions : Quelle est la probabilité P pour obtenir, par pur hasard, N réussites en prédisant 169 séismes sur une période de 3 ans ?
En prédisant au hasard complet, sans calcul astrologique si petit soit-il, 169 journées-séismes sur une période de trois années, vous avez un peu plus de 96 chances sur 100 d’obtenir entre 21 et 39 « coups au but » !
En effet, ça change tout !
Du coup, si vous vous amusez à prévoir des risques et catastrophes sur un calendrier au hasard, vous aurez autant de chance que les grands charlatans voyants de tomber juste.
L’effet de société :
Ayant montré que l’Astrologie est fausse jusque dans ses fondements, comment expliquer l’engouement des gens pour cette pseudo-sciences et sa très large diffusion ?
Je dirais que l’on a affaire à un paradoxe. Les gens préfèrent croire à des textes non-actualisés de connaissances vieilles de 2000ans (autrement dit, pas grand chose) plutôt qu’à ce qu’on sait actuellement.
L’empreinte médiatique y est aussi pour quelque chose : les émissions de TV soit-disant à caractère scientifique montrant du sensationnel avec pour appui de spécialistes qui n’existent pas (mais qui ira vérifier pendant son émission le nom du « scientifique » interviewé ?).
Pourquoi diffuser dans ce cas l’horoscope dans le journal et la radio ?
Réponse simple : l’argent.
J’ajouterai aussi que, malgré toutes nos connaissances, on ne peut pas tout connaître et s’informer sur tout. Aussi choisissons-nous des formats courts et simples à comprendre, qui prennent de très gros raccourcis entre l’effet et la conclusion tirée qui sont souvent faux et incomplets.
Une bonne vulgarisation n’est pas de faire simple et court mais court et suffisamment complet. Tant que les médias, qui, rappelons-le, ont pour but la diffusion d’informations pertinentes (hum hum…) ne le comprendront pas et ne comprendront pas eux-mêmes ce qu’ils diffusent, le flou restera dans nos sociétés entre désinformation et information pertinente.