Mangeait-on mieux avant ?

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Argument que l’on retrouve régulièrement et qui, je dois l’avouer n’est pas dénué de sens… L’émergence et surtout l’expansion de pathologies liées à l’alimentation telles que l’obésité et le diabète (de type 2, souvent lié à l’obésité, ndlr) ou encore certaines maladies cardiovasculaire comme l’athérosclérose (plaque d’athérome bouchant les artères et entraînant une nécrose tissulaire) ont assurément une origine alimentaire, mais pas seulement.

Pour se développer, ces pathologies prennent des années et sont le fruit de répétitions et de mauvaises habitudes alimentaires, de mal-bouffe, de sédentarité et de facteurs génétiques en grande partie.
La part génétique n’est pas si anodine que ça car c’est elle qui dicte notre façon de nous comporter et qui régit notre fonctionnement métabolique.
Cependant, comme toujours, la part génétique se régule d’elle-même pour certaines situations mais dépend aussi de l’environnement, dans notre cas, l’alimentation (composition, quantité, etc.).

Cependant, notre alimentation se cantonnait souvent à ce qu’on trouvait à proximité ou ce qu’on pouvait acquérir par le commerce pour ceux qui en avait les moyens à certains moments de l’Histoire.
Le fait de manger les mêmes aliments n’a d’autres effets que de creuser les déficits nutritionnels de l’organisme.

Il est légitime de penser cependant que notre alimentation s’est détériorée car nous mangeons plus gras et sucré. Mais c’est sur ce point que le débat est flou car du gras et du sucre il en faut, et ce sont les nutriments de bases de l’alimentation pour produire de l’énergie. Et évidemment, toutes les graisses et tous les sucres ne se valent pas… Il est évident que la surconsommation de ces 2 nutriments ne peut que conduire à l’obésité et aux pathologies associées.

Il est aussi évident que la sédentarité et le manque d’exercice physique contribue pour une bonne partie à aller dans le mur. Manger plus que ce que notre mode de vie nous fait dépenser en énergie est idiot. Idiot mais pas forcément simple, car on a naturellement tendance à manger par quantité et non par qualité énergétique : ce n’est pas parce que vous mangez peu en quantité que vous ne mangez pas beaucoup en énergie. C’est pourquoi les burgers tendent à favoriser à manger beaucoup trop, on mange vite en petites quantités mais très richement, nos mécanismes de satiété ne peuvent pas se mettre en place aussi facilement qu’avec une assiette de légumes par exemple (dilatation de l’estomac, etc.).

N’oublions pas que nous avons évolué avec notre environnement et que la sélection génétique s’est faite afin que nous puissions créer quelques réserves pour survivre, de créer de l’énergie en privilégiant les sucres et les graisses, etc. Ces derniers siècles notre alimentation a changé de manière extrêmement rapide par rapport à notre évolution ! Nous sommes passés d’un stade où nous devions chasser et courir pour survivre jusqu’à un âge d’une trentaine d’années où il n’est pas possible de percevoir des pathologies de carence, à un mode de vie sédentaire avec des plats préparés, des aliments transformés et enrichis.

Cependant, nous vivons désormais beaucoup plus vieux car, même si ça va en dégoûter certains, la modernisation des procédés de fabrication et de culture permettent désormais de manger presque tous les aliments sans craindre de tomber malade (ex : les mycotoxines). Parallèlement, nous empoisonnons aussi nos aliments par des pesticides et d’autres substances… Ce qui est assez contradictoire.

Notre savoir nous permet aussi de produire des aliments résistants, enrichis, et à valeur ajoutée par rapport à ce qu’on trouve de manière naturelle afin de combattre la dénutrition de manière plus efficace dans les pays où encore la moitié des personnes sur Terre souffre d’un manque de nourriture alors que l’autre moitié souffre de trop en manger. Nouvelle contradiction.

Mais souvent l’esthétique du produit est ce qui est recherché, au détriment du goût et de ses apports… Nous avons clairement un penchant pour le gras et le sucre que les industriels utilisent pour vendre mais même en sachant cela, bon nombre de personnes continuent de consommer des aliments trop riches, non variés par « manque de temps » et surtout par facilité.

On se plaint de ne pas bien manger en rejetant la faute sur les industriels, mais quand je vois la queue devant les chaînes de restauration rapide de McMachin et qu’au restaurant universitaire les étudiants demandent des frites avec des pâtes, où choisissent des burgers, il faut aussi se dire que les industriels n’ont pas tord de vendre ce genre de bouffe puisque c’est ça que les gens veulent ! Il faut aussi remettre en question ses habitudes personnelles.

 

Mangeait-on mieux avant ? Je n’en suis pas sûr… Nos aliments avaient plus de goût car non transformés mais tout était simple et les risques infectieux importants… Cependant, les aliments étaient sains.

Mange-t-on mieux maintenant ? Assurément, nos aliments sont plus variés, plus propres mais blindés de composants chimiques (traitements en tous genres). Cependant nous avons plus de choix que nous n’en avons jamais eu que ce soit en goût, en choix ou en texture… mais on mange n’importe comment ! Et on manque de curiosité à manger d’autres choses que l’on ne connaît pas.

 

Et prenez toujours de recul par rapport aux données sur le net, par exemple : http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/26/pomme-1950-equivaut-a-100-pommes-daujourdhui-257258, ceci révèle-t-il une arnaque industrielle, un épuisement des sols, une alimentation différente des animaux ou simplement une méthode de dosage à l’ancienne très peu précise ?

N’hésitez pas à débattre, je trouve ce sujet intéressant et plus complexe qu’il n’en donne l’impression :)

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